Villa Savoye
2025
médiation olfactive
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médiation olfactive *
Une promenade architecturale et olfactive qui interroge la présence de la nature dans la villa Savoye et son architecture par le prisme de l’odorat, en regard des œuvres de l’exposition « Natures intérieures ». Carole Calvez propose de donner vie à l’architecture et aux œuvres par l’odeur : un matériau pour regarder, imaginer, ressentir. Ainsi, les principes d’architecture chers à Le Corbusier deviennent perceptibles sous forme de visite olfactive.
Contexte : exposition temporaire Natures intérieures à la Villa Savoye à Poissy avec des oeuvres du Centre national des arts plastiques (Cnap)
Contribution de : Céline Saraiva (conservatrice responsable de la collection design et arts décoratifs du Cnap et commissaire de l’exposition)

La villa Savoye en fin de journée, façade nord. Crédits : Céline Clanet / Centre des monuments nationaux - Fondation Le Corbusier - ADAGP

Olivier Gagnère, Sans titre, 1983. Crédits : Benjamin Gavaudo / CMN

Mathieu Lehanneur, Andrea, 2009. Crédits : Benjamin Gavaudo / CMN
Dans la cuisine, Carole Calvez crée une odeur très ozonique, qui incarne la blancheur immaculée de la pièce, l’air pur, la lumière abondante et la nature convoyée à l’intérieur – autant d’éléments liés au principe de « purification » si cher à Le Corbusier. Une touche de fenouil vient y glisser le souvenir d’une vie passée. En résonance, Andrea, Living Air Purifier de Mathieu Lehanneur, installé dans cette pièce, agit comme un prolongement poétique de cette quête de pureté et de dialogue avec le vivant, pensée et façonnée par Carole Calvez pour Natures intérieures.
Dans la salle de bain, c’est la rosée du matin qui est traduite en une odeur aqueuse, fruitée d’eau, florale transparente, douce ; dans la chambre des maîtres, une odeur enveloppante à base de bois de santal et de notes vert tige évoque le confort.
Création d’odeurs sur mesure pour une visite multisensorielle de la Villa Savoye, en dialogue avec les œuvres exposées :
Dans le séjour, Carole Calvez s’attache à faire ressentir les célèbres fenêtres en bandeau, véritables ouvertures sur le paysage. Une odeur « allongée » évoque la linéarité de ces ouvertures et leur découpe horizontale dans la façade. Des notes de petitgrain citronnier traduisent la lumière solaire qui traverse les vitres, tandis qu’un bois sec suggère la proximité de la lisière boisée alentour. Les aldéhydes, quant à eux, restituent en parfum l’impression de volume et de clarté métallique propre à l’architecture moderniste. Ce dialogue sensoriel se prolonge avec le bois de citronnier et l’aluminium dont est faite la Table basse d’Olivier Gagnère.